Controverses et débats
Les heures d’ouverture des centres commerciaux
En Suisse comme en France, un débat a lieu au sujet de l’ouverture des magasins le soir, voire le dimanche. Typiquement, les arguments en faveur de l’extension des heures d’ouverture des grandes enseignes se focalisent sur la dimension économique, en invoquant surtout l’emploi et accessoirement les besoins d’une frange minime de la population. Malheureusement, à dessein, l’aspect sociétal est ignoré avec pour conséquence le renforcement de la tyrannie que l’Economie exerce sur les gens, et sur elle-même par rétroaction.
Il est nécessaire de dépasser la logique économique, et de se placer au niveau de la logique des autres ordres;
c’est le prix de la cohérence.
l’UNIVERS est un système
Depuis le big bang jusqu’à aujourd’hui, l’Univers a évolué en partant d’un point singulier pour aboutir à l’état que nous percevons maintenant grâce aux instruments fabriqués par l’Homme (le téléscope Hubble, par ex.). En effet, durant ces 14 milliards d’années la soupe primordiale de particules élémentaires s’est organisée, structurée, complexifiée pour aboutir, par des transformations-innovations, en ruptures parfois cataclysmiques, à l’émergence de la vie foisonnante, de la pensée, notamment sur notre planète et certainement ailleurs.
Organisation, structuration, rupture, réorganisation, émergence, accroissement de la complexité et de la diversité, entropie, énergie, sont les attributs reconnaissables d’un système, dont notre Univers.
En l’état de nos connaissances, il est impossible de déterminer l’origine et les causes qui ont orienté les étapes du big bang en lui conférant précisément ses caractéristiques systémiques. La réponse que les religions tentent de donner à cette interrogation sont diverses et en désaccord plus ou moins profond. Trouver une autre explication me semble hors de portée de notre entendement.
Vous pouvez consulter ou imprimer l’image « Les différentes étapes du big bang », Les Dossiers clés de la science, « du big bang au système solaire », Edit. Euro Services Internet, Paris, page 7.
Penser réseau
Dans le magazine Sciences & Vie, avril 2013, No 1147, on peut lire un excellent article : « Penser coopération plutôt que compétition ».
Je ne résiste pas au plaisir de citer un extrait de cet exposé, lequel correspond parfaitement au concept de système qui peu à peu s’applique aux sciences de la vie.
« Un autre facteur (de progrès dans la biologie) est la montée en puissance de l’écologie scientifique, véritable science des systèmes en contrepoint aux déceptions suscitées par l’ère du « tout ADN », centrée sur l’individu. Isoler un individu et tout expliquer à travers sa perspective individuelle est une façon étroite de voir les choses; l’approche holistique, qui s’efforce de voir les ensembles, est désormais une tendance puissante de la biologie, résume Frans de Waal. » L’Economie n’échappe pas non plus à l’impératif d’une approche holistique.
Les illusionistes
Le réchauffement climatique est là ! Le monde s’affole, des gens défilent, s’indignent et admirent de jeunes icônes porteuses de peur et de solutions faciles. Pourtant, si l’activité humaine, notamment productive, est redevable de cette conjoncture, il convient d’insister sur le fait que produire implique de vendre à des consommateurs. Sans eux, la boucle des échanges ne se refermerait pas. Si responsabilité il y a, elle est bien partagée dans le cadre du binôme inséparable {producteurs <=> consommateurs}.
Ceci dit, et comme j’ai tenté de le montrer dans mon essai III, il est indéniable que l’ordre économique exerce, depuis trop longtemps, un barbarisme sans partage sur les autres ordres, au sens de A. Comte-Sponville. La faute à qui ? A nous tous, et aux politiciens élus, aveuglés par une vision « écono-mystique » de notre Société !
Pour y remédier, il conviendrait de changer la priorité des ordres, et les remettre à leur juste place. Ce simple énoncé cache la nécessité d’une profonde transformation des mentalités à plusieurs niveaux (personnel, interactif, intellectuel), transformation exigeante en matière d’efforts.
L’Intelligence collective
Si l’Homme fait la Société, celle-ci réciproquement le façonne aussi. Cette interdépendance est sans cesse nourrie par un flux dense d’informations qui circulent au sein de ce système, constituant le support de ces interactions. La qualité des informations est indispensable à un fonctionnement cohérent des mécanismes propres à un Etat, d’une part, et à l’élévation du niveau de l’intelligence des individus, d’autre part.
Malheureusement, on observe au contraire que certains médias (surtout télévisuels) succombent à la facilité et au diktat de l’audimat, en diffusant, dans un bruit de fond continuel, des nouvelles et des commentaires plus qu’approximatifs, si ce n’est trompeurs.
Se forgent ainsi des opinions massivement collectives, à caractère émotionnel, amplifiées encore par les réseaux sociaux, et se réduisant à des croyances simplistes, où se disputent la bêtise et la naïveté. A ce propos, je me réfère à l’excellent article de Maxime Tandonnet (Le Figaro – vendredi 2 août 2019) sous le titre « Actualité : l’insignifiant chasse l’important ». Ce constat met bien en évidence la montée en puissance d’une intelligence collective indigente.
Le capitalisme remis en question par une minorité grandissante
Lié au rechauffement climatique, le capitalisme est de plus en plus critiqué et considéré à l’origine de ce grave problème. La réponse consistant à vouloir le supprimer purement et simplement est-elle fondée ? A voir !
Annulation d’une partie de la dette française Covid
La dette de l’Etat français va bientôt dépasser les € 3’000 milliards au train actuel ! Se pose alors la question de la capacité réelle de cet Etat à rembourser un jour un tel montant. Des personnalités des ordres politique et économique estiment possible d’annuler au moins € 25 milliards de la dette en question, sans créer de dommages collatéraux. Pour ma part, j’estime cette affirmation bien légère et facilement réfutable. Ce thème fait l’objet du texte que je publie sous ce point.
La globalisation, un leurre
Depuis de nombreuses années, j’entends le même discours émanant des milieux politiques et privés. Chaque fois, revient la même rengaine au sujet de la globalisation moteur de la croissance, du développement, du progrès, sans compter l’injonction du dynamisme confondu trop souvent à de l’agitation. Toute cette phraséologie creuse, ne satisfaisant que l’ego de leurs auteurs, nous a conduit dans l’impasse actuelle dont la gravité est encore ignorée par ces discoureurs à la petite semaine. Ces mêmes individus, par paresse intellectuelle, ont toléré, si ce n’est encouragé, la main-mise de l’Economie sur la Société, avec pour résultat une soumission des autorités politiques aux impératifs des échanges mondialisés. Un magnifique exemple d’échec à méditer : la politique agricole de l’UE, favorisant sans concession la filière industrielle de notre alimentation au mépris de la qualité et de notre santé.
un raisonnement trompeur
Trop souvent, l’explication d’un événement est faite en invoquant une cause première, laquelle plonge ses racines dans un historique. Ainsi, nous est-il expliqué que les immigrés clandestins, qui forcent nos frontières, sont investis d’un droit inaliénable acquis à cause de la traite des noirs et de la période du colonialisme dont leurs ancêtres ont été les victimes.
Aux conditions premières : l’esclavagisme, le colonialisme, ont succédé toute une série d’événements à la fois causés et causants dont il est difficile de démêler le degré d’influences réciproques. Ce constat doit nous conduire à être plus prudents quant à l’interprétation historique des faits servant aujourd’hui à justifier la revendication de droits que les Occidentaux, avec raison, ne souhaitent pas octroyer les yeux fermés.
A ce propos, la logique systémique interdit de prendre un fait historique comme étant la cause première d’une suite d’événements à la fois suscitants et suscités, pour ensuite expliquer les conséquences qui s’en sont suivies. Un tel raisonnement ne peut que conduire à une analyse imparfaite, voire erronée, la succession des relations intermédiaires de cause à effet étant oubliée. Hélas, sous l’aspect trompeur d’une conclusion solidement établie, une telle erreur est trop fréquemment commise, contribuant à créer la confusion auprès du public.
Utilisation de la chaîne de causalités pour comprendre le 49.3
Le spectacle des débats à l’Assemblée nationale relatifs au budget 2025, suivis de la chute du gouvernement Barnier, a interloqué plus d’un. Les causes de cet échec sont multiples et plongent leurs racines aussi dans le passé. L’utilisation de la chaîne des causalités nous aide à comprendre cette séquence des évènements auxquels nous avons assistés. Je suis persuadé que ce concept a une grande portée explicative relativement à l’origine de la dégradation des débats et opinions politiques. Cet article a pour intention de faire mieux connaître cette notion souvent passée sous silence.